L'année 1790 de la Révolution ne voit pas autant d'événements que l'été et l'automne 1789. Toutefois, certaines décisions vont avoir une influence majeure sur le déroulement de la Révolution.
Le vote de la constitution civile du clergé le 12 juillet 1790 annule le Concordat de Bologne (1516) et divise le clergé en prêtres "jureurs" et "réfractaires". Le pape condamne sévèrement ce choix, marquant le schisme avec l'Eglise qui ne sera réglé qu'en 1802 par le Concordat signé par Napoléon Bonaparte et Pie VII. Plusieurs prêtres réfractaires vont fuir le pays.
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Gravure représentant Camus, Talleyrand, Rabaut Saint-Etienne et la Religion (cliché BNF) |
La Fête de la fédération doit apaiser les tensions. Elle devient, pour peu de temps, le moment fort de la nation rassemblée autour de son roi. La Fayette est le héros de cette journée où Louis XVI se présente officiellement devant 14 000 fédérés et la nation, prêter serment à la nouvelle constitution.
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La fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 |
Une monarchie qui se veut constitutionnelle, c'est la tâche de la Constituante qui souhaite simplifier l'organisation administrative de la France en découpant le territoire en 83 département depuis le 15 janvier 1790. Un découpage qui ne s'est pas fait sans querelles entre les aristocrates et les patriotes.
Certaines villes en sortent gagnantes, d'autres voient leurs rôles amoindris, comme Rennes qui, de capitale de la Bretagne devient chef-lieu du département d'Ille-et-Vilaine.
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Carte de la Bretagne avec cinq départements en 1790 |
L'Etat fait aussi face à important déficit. Afin de trouver rapidement de l'argent, il crée les assignats. Ces bons sont échangeables contre les biens du clergé nationalisés depuis novembre 1789. Cette monnaie papier (seconde expérience française de papier-monnaie après le système de Law) se dévalue très rapidement et entraîne une inflation sans combler le déficit.
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Assignat de 15 sols, an IV |
En 1790, la France doit s'adapter à une nouvelle donne. Le système est en train de changer. Le pays doit se réformer. La justice est rénovée, les pouvoirs sont séparés et redistribués. L'organisation sociale a aussi changé depuis l'abolition des privilèges. Les impôts, appelés contributions, sont révisés. L'Eglise de France a, elle aussi, été réformée.
Ce nouveau cadre de vie entraîne des mécontentements et des affrontements, des désordres économiques que l'Etat a du mal à régler.
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