La période qui s'étend de 1791 à 1792
représente une période clé de la Révolution française. En 1791,
la constitution établie par l'Assemblée installe une monarchie
constitutionnelle qui garantie les libertés fondamentales et pose comme principes la souveraineté de la nation et la séparation des pouvoirs : le roi des Français a le pouvoir exécutif avec droit de veto, l'assemblée législative est élue pour deux ans. La bourgeoisie libérale qui domine cette
première phase de la Révolution se méfie du peuple est instaure alors un suffrage censitaire.
Cette année est
aussi celle de la crise, crise de confiance en la personne du roi.
Personne n'est dupe de sa fuite interrompue à Varennes le 20
juin 1791 et personne ne croira à la thèse de l'enlèvement donnée par La Fayette et votée par l'Assemblée. Le double-jeu de Louis XVI se dessine.
Retour du roi à Paris après la fuite à Varennes, le 25 juin 1791 |
Le
peu de crédit dont il jouissait s'envole ce jour-là et c'est devant une
foule silencieuse qu'il regagnera Paris sous bonne garde. Les députés
sont divisés, certains veulent encore sauver la monarchie tandis que
d'autres pensent qu'une République doit être le nouveau régime pour la
France. En effet, comment maintenir une monarchie parlementaire si le roi est un traître?
Certains membres des Cordeliers se réunissent alors pour réclamer une République. Cette manifestation sera durement réprimée : c'est la fusillade du Champ de Mars le 17 juillet qui cristallise les
positions et oblige certains membres du club des Cordeliers à fuir
Paris (Marat, Danton, Desmoulins...).
A partir de là, Louis XVI pratique la politique du pire. En avril 1792, il suit les demandes des Girondins qui dominent les débats à l'assemblée et souhaitent étendre la Révolution hors des frontières. La guerre est déclarée le 20.
Derrière cette idée, il espère une défaite de la France, mal préparée (ses généraux, pour la plupart nobles, ont émigré), perdra le conflit et que les Autrichiens, aidés des émigrés, l'aideront à retrouver son pouvoir. La guerre devient inévitable.
Les premiers combats sont des revers français. Le général Dillon sera même massacré par ses troupes qui ne comprennent pas qu'il se soit replié.
C'est à ce moment que Rouget de Lisle compose le chant pour l'armée du roi : "la Marseillaise".
Rouget de Lisle |
Le 20 juin 1792, le peuple envahit les Tuileries et demande au roi de retirer son veto. La Garde nationale vient disperser les révolutionnaires. Le roi campe sur ses positions. Une partie de la Garde lui est encore favorable.
Le manifeste du duc de Brunswick, général en chef de l'armée prussienne, qui menace de détruire Paris si il est fait du mal à la famille royale, met le feu aux poudres. Au lieu de provoquer la peur, c'est la colère qui se manifeste car elle dévoile le double-jeu du roi.
La prise du Palais des Tuileries, le 10 août 1792, Jacques Bertaux, 1793. |
Le 10 août, une commune insurrectionnelle est créée et prend le pouvoir à Paris (Hébert). Les sans-culottes et les fédérés gagnent les Tuileries. Une partie de la garde nationale les rejoint. Les Tuileries sont prises par les révolutionnaires, le roi se réfugie à l'Assemblée, c'est la fin de la monarchie.