jeudi 3 octobre 2013

Architecture et pouvoir XVIe-XVIIIe s


Comme nous l'avons évoqué en classe, la Renaissance est mouvement qui apparaît aux XVe et XVIe siècles. Elle se développe dans les grandes villes de la péninsule (Florence, Urbin, Rome et Venise). Elle se caractérise par une nouvelle vision de l'homme, placé au centre des préoccupations, et la redécouverte de l'Antiquité. C'est à partir de la Renaissance que se fonde l'Europe moderne avec une pensée rationaliste.

 Carte de la Renaissance en Europe



Au sein de ce mouvement, l'Humanisme met en valeur l'homme et revient sur les textes antiques. Ces derniers sont traduits en langues vernaculaires, comme la Bible. L'imprimerie, mise au point par Jean Gutenberg (un Allemand) vers 1455, permet de diffuser les textes et les idées des humanistes. 


Didier Erasme (1469-1536), surnommé le "Prince des humanistes", est sans doute le personnage qui symbolise le mieux ce mouvement intellectuel européen par ses multiples voyages (un programme d'échange d'étudiants européens porte aujourd'hui son nom).
 
Didier Erasme, par Holbein le jeune

Le XVIe siècle est ainsi un siècle de bouillonnement intellectuel, artistique, religieux, scientifique.

Dans le domaine de l'art, les changements sont nombreux. La mode n'est plus au "gothique" (bien qu'il se retrouve encore durant tout le XVIe siècle en France, comme le montre la flèche nord de la cathédrale de Chartres). Le mot "gothique" se retrouve sous la plume du premier historien de l'art, Giorgio Vasari (1511-1574) pour désigner la période qui précède cette Renaissance, où régnait un art barabare, en référence au sac de Rome par ce peuple.
En architecture, le précurseur de la Renaissance est Filippo Brunelleschi avec le Dôme de Sainte-Marie-des-Fleurs à Florence, érigé dans la première moitié du XVe siècle. 

 Le Duomo de Santa Maria del Fiore, Filippo Brunelleschi

La bible de l'architecture de la Renaissance est le traité de Vitruve De architectura rédigé au premier siècle avant J-C. qui définit notamment les ordres (dorique, ionique, corinthien et un peu le toscan) qui seront fondamentaux dans l'architecture occidentale, sans doute jusqu'au milieu du XXe siècle.

A cette époque l'artiste dispose d'un meilleur statut dans la société. Il est souvent protégé par des mécènes qui favorisent ainsi la création. François Ier attire de nombreux artistes italiens en France après les premières guerres d'Italie, comme Leonard de Vinci qui emmène avec lui la Joconde.

François Ier, roi de France (1515-1547), par Jean Clouet, Musée du Louvre



La venue des artistes italiens amène donc l'italianisme en France. Cette Renaissance française est influencée par l'Antiquité, mais aussi par la tradition nationale. C'est le cas du château de Chambord (voir billet sur la monarchie absolue), œuvre unique, ou encore de celui de Blois, dont l'escalier en vis est célèbre, mais aussi ceux de Bury (disparu), Azay-le-rideau ou Chenonceau (surnommé le château des Dames), pour le Val de Loire. En Ile-de-France, plusieurs châteaux adoptent également ces formes comme Fontainebleau, célèbre pour son décor.


 Château de Chenonceau

Cette architecture n'aurait pu voir le jour sans les princes et mécènes qui ont invité les artistes et architectes à œuvrer en proposant de nouvelles formes. Certes, l'architecte apporte son érudition, sa citation, mais le commanditaire a le dernier mot sur le projet.



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