lundi 2 décembre 2013

La Révolution française : l'année 1789


Cette année qui débute la Révolution française est riche en événements. Le calendrier est très serré. Ce ne sont plus des années ou des mois, mais des jours qui comptent désormais.

Bien entendu la Révolution n'arrive pas comme ça, sans causes, sans raisons. La misère que connaît le peule de France est longtemps mise en avant dans l'historiographie. Sans être mise de côte, cette thèse est toutefois nuancée par d'autres causes. Si les difficultés quotidienne touchent le peuple, la bourgeoisie, au contraire, s'enrichit et vient contester la noblesse qui reste crispée sur ses privilèges. Cette misère se double d'une crise économique et budgétaire.
L'Etat s'est fortement endetté depuis plusieurs années et l'aide apportée aux Insurgents de la guerre d'Indépendance n'a fait qu'accroître le déficit du royaume.

Louis XVI se trouve dans une impasse, ses tentatives de réformes échouent. Il doit convoquer les Etats généraux qui ont le pouvoir de lever des impôts exceptionnels pour pallier ces difficultés.

Cette réunion est préparée par la rédaction des cahiers de doléances. La rédaction de ces cahiers est le reflet des idées de l'époque, celles des Lumières, mais aussi des tentatives de réformes de Calonne, Loménie de Brienne ou encore Turgot. On y trouve parfois de véritables programmes de réformes. La préparation des Etats généraux donne lieu à des affrontements entre nobles et bourgeois en province, comme à Rennes par exemple.

http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=55&d=1&v=1789&w=1789
Les Etats généraux, le 5 mai 1789


Les Etats généraux, réunis le 5 mai 1789 dans la salle des Menus Plaisirs, regroupent 1154 députés. Ils sont un immense espoir de changement pour les élus du Tiers-état dont la désillusion est grande après le discours d'ouverture du roi. Les clivages sont déjà forts entre "patriotes" (le Tiers) et "aristocrates".

La Révolution juridique

Les élus du Tiers réalisent la révolution juridique au printemps 1789. Au mois de mai, les débats piétinent. Le 4 juin le dauphin meurt, la famille royale est endeuillée. Lors de la vérification des pouvoirs voulue par le Tiers, quelques curés les rejoignent. Le 17 juin, les députés du Tiers, qui se déclarent les représentant de 96 % de la nation, se déclarent Assemblée nationale. Les Etats généraux n'existent plus de fait.
La majorité du clergé se joint à cette assemblée, sauf quelques évêques et les nobles qui forment un front de refus.

Le roi ferme la salle des Menus plaisirs obligeant les députés refoulés à se réunir au Jeu de Paume où ils prêtent serment le 20 juin de ne pas se séparer avant d'avoir donné une constitution au pays. L'assemblée devient Assemblée nationale constituante trois semaines plus tard, le 7 juillet.

http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=215&d=11&v=1789&w=1789&id_sel=411 
Le Serment du jeu de Paume, Jacque-Louis David, 1791.


Le 23 juin, le roi refuse les délibération communes et le vote par tête voulu par l'Assemblée, mais le Tiers campe sur ses positions. Le roi a perdu l'initiative. Deux jours plus tard, tous les membres se joignent à l'Assemblée.

La Révolution populaire ou la France insurgée

Au début du mois de juillet, le peuple fait une arrivée brutale sur le devant de la scène. Les plus démunis sont en effervescence face à la cherté du pain. Il y a une perte de confiance dans le roi qui a réuni des troupes autour de la capitale, face à cette agitation. Le peuple se joint aux députés du Tiers contre les "aristos". La célèbre harangue de Camille Desmoulins au Palais royal se déroule durant ces journées de juillet.

Cela a pour conséquence la création d'une milice bourgeoise qui trouvent des armes aux Invalides et la poudre... à la Bastille.

http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=140&d=1&v=1789&w=1789
 La prise de la Bastille et arrestation du gouverneur de Launay
Le 14 juillet révèle la force du peuple de Paris. La prise de la Bastille est la prise d'un symbole de l'arbitraire royal où sont enfermés les personnes avec une lettre de cachet (même si ce procédé est finalement peu utilisé, le fait qu'il existe se suffit à lui-même). Une des conséquences est la fuite des premiers "émigrés", dont le frère du roi, le Comte d'Artois.
Après la prise de la Bastille, les provinces suivent l'exemple parisien avec un peu de retard.

(A suivre)

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