mardi 3 février 2015

Les expériences politiques en France au XIXe siècle (1)


Lorsque l'on n'est pas familier avec l'histoire de France, il est parfois déroutant de constater l'inconstance des régimes et des gouvernements au XIXe siècle. En effet, alors que les Etats-Unis conservent la même constitution depuis 1787, la France en compte quinze depuis celle de 1791. Les différents textes adoptés sous la Révolution (Cf. Infra) et sous le régime napoléonien ont été évoqués précédemment. 
En 1814, Louis XVIII devient le roi de France (et non "roi des Français", la nuance est importante). La Restauration est une monarchie constitutionnelle, mais le roi "octroie" la constitution. Il est en position de force. Les Cents-Jours vont modifier un peu cela. En effet, lorsque Louis XVIII revient en 1815, il est vu comme un roi "placé" par les puissances extérieures : sa légitimité n'est plus la même qu'un an plus tôt. Son pouvoir est important et le suffrage censitaire limite la participation aux plus aisés (en fait 1% de la population participe à la vie politique). Louis XVIII semble au départ garantir des acquis de la Révolution et de l'Empire (liberté de pensée, religion et presse), mais il limite ces libertés et rétablit la censure en 1815. Il gouverne avec le parti constitutionnel composé de royalistes modérés. (Notez que le peintre est déjà un peintre officiel sous l'Empire et présent sou la Révolution, comme d'autres. F. Gérard sera un véritable opportuniste).
Louis XVIII, roi de France et de Navarre, François Gérard, 1823
N'ayant pas de descendants, le pouvoir revient à son frère Charles X en 1824. Il conserve la Charte mais reprend les coutumes de l'Ancien régime (sacre à Reims) et gouverne avec les ultras et voit le retour du cléricalisme. Une série d'ordonnances liberticides vont entraîner une réaction de la population.

Eugène Delacroix, La liberté guidant le peuple, 1830
Les Trois Glorieuses (27, 28 et 29 juillet 1830) auront raison de son autorité. Louis-Philippe, cousin de Charles X, monte sur le trône. Il conserve la charte, pour cette Monarchie de Juillet, mais cette dernière émane de la nation et non plus du roi, le contrat est différent. Les libertés sont retrouvées (provisoirement), le drapeau tricolore accepté, et le pouvoir du parlement est renforcé. Cette révolution populaire (confisquée par la bourgeoisie) confie le pouvoir aux libéraux qui vont apporter un véritable projet de société par des réformes profondes (loi Guizot sur l'enseignement primaire en 1833), tandis que les infrastructures vont se développer grâce à la mise en oeuvre de la Charte des chemins de fer en 1842.
La Monarchie de Juillet est toutefois marquée par des antagonismes criant que l'on retrouve dans la société, mais aussi à l'école. La bourgeoisie (composée des libéraux doctrinaires) d'un côté qui obtient à la fois les pouvoir économiques et politiques et, de l'autre, le peuple, qui ne participe toujours pas aux décisions.
Louis-Philippe Ier, Franz Xaver Winterhalter, 1841, Versailles
 Le climat de la fin de la Monarchie de Juillet n'est pas bon. Des difficultés économiques apparaissent associées à des mauvaises récoltes. D'autre part, l'interdiction de réunion entraîne l'opposition politique à organiser des "banquets" afin de la contourner. Louis-Philippe interdit le banquet de Paris prévu le 22 février 1848 ce qui entraîne un soulèvement populaire. Deux jours plus tard, la capitale est couverte de barricades. Le ministre Guizot tombe et entraîne le roi dans sa chute.
La République est proclamée. Le suffrage universel masculin est mis en place : le nombre d'électeurs passe de 250 000 à 9 millions. Les premiers mois se déroulent dans un climat d'euphorie qu'accompagne la création des Ateliers nationaux. Ces derniers sont toutefois fermés au mois de juin 1848. Les ouvriers manifestent, mais leur soulèvement est réprimé dans le sang par le pouvoir qui envoie les troupes (Cavaignac). La répression est féroce : 5 000 morts, 1 500 insurgés sont fusillés sans procès et 15 000 sont emprisonnés ou déportés.
Des élections présidentielles sont organisés où Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, est élu à 74% des suffrages grâce à l'appui du clergé, des conservateurs et de la campagne où le nom de Bonaparte est encore dans les mémoires.

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