jeudi 5 février 2015

Les expériences politiques en France au XIXe siècle (2)

Louis-Napoléon Bonaparte est élu pour quatre ans président de la IIe République devant Cavaignac et Lamartine. Son mandat n'est pas renouvelable. La République qui s'installe apporte des réformes importantes, mais elle est aussi conservatrice et a perdu son crédit par la sanglante répression de juin. Bien que le suffrage universel soit instauré, elle se méfie du peuple qu'elle vient de réprimer. L'influence de l'Eglise est plus forte avec la loi Falloux (1850). De son côté, le président se détache habilement de toutes les mesures mises en place par l'Assemblée. Afin de se montrer populaire, il entreprend un tour de France pour se faire connaître dans les campagnes, comme en Bretagne, terre où il n'est pas sorti favori lors des élections de 1848.
La IIe République tente de limiter le droit de vote en 1851 pour affaiblir la gauche. L-N. Bonaparte, qui voit la fin de son mandat approcher, décide de prendre le pouvoir par la force en préparant un coup d'Etat le 2 décembre 1851, date anniversaire du sacre de son oncle (et de sa victoire à Austerlitz). 
Affiche pour le coup d'Etat de 1851
Un plébiscite confirmera l’installation de l'Empire un an plus tard et le règne de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie. Le Second Empire peut s'aborder en deux phases. Une première autoritaire où les libertés sont limitées (censure de la presse), et une autre, durant la dernière décennie, où l'Empire entame une phase plus libérale et où le pouvoir de l'Eglise recule.
Napoléon III, Franz Xaver Winterhalter, 1852
Il est difficile de résumé tout ce qui a été réalisé sous ce régime. En effet, le Second Empire est marqué par une phase importante de progrès économiques et de réformes. Dans l'ensemble, le niveau de vie des gens est meilleur, la presse est moins surveillée, ce qui favorise l'apparition de nouveaux journaux comme Le Petit Journal en 1863. 
Un traité favorisant la liberté des marchandises est ratifié en 1860, le système bancaire s'organise, le réseau ferroviaire s'étend, la colonisation est amorcée (Cambodge en 1863), le Canal de Suez est percé de 1859 à 1869 offrant une nouvelle route vers l'Orient. La France participe à l'unité italienne en contrepartie de Nice et de la Savoie. L'Empire se détache des catholiques (la question romaine).
Paris est restructuré, transformé, bouleversé. L'Empereur confie cette œuvre au préfet de la Seine Georges-Eugène Haussmann, associé à Jean-Charles Alphand pour les jardins. D'importants monuments sont érigés dans la capitale comme l'Opéra Garnier ou les halles Baltard, quartier dont Emile Zola dépeint la vie trépidante dans Le Ventre de Paris (1873), et qui sera la toile de fond du film Irma la Douce de Billy Wilder sorti en 1963.
En dépit de tous ces changements, il demeure un point faible. En effet, un pouvoir qui s'installe par la force peut voir sa légitimité contestée. Pourtant, rien ne laisse paraître la moindre difficulté lorsqu'un nouveau plébiscite est préparé en mai 1870, qui conforte l'Empire devançant alors tous ses espoirs. Ce résultat n'empêchera par le régime de Naopléon III de s'écrouler en 24 heures, au moment de la guerre franco-prussienne, après la défaite de Sedan, le 2 septembre 1870.

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